La formation initiale des enseignants (FIE) en Belgique francophone

En Belgique francophone, la FIE est donnée dans des Hautes Ecoles avec un département pédagogique [1].

Un peu d’histoire : bien avant la création des Hautes Ecoles, les enseignants du primaire et du préscolaire étaient formés dans les écoles secondaires normales maternelles, primaires et moyennes[2]. C’étaient des établissements d’enseignement secondaire destinés à la formation de futurs maîtres d’école. Le détachement de l’école normale-secondaire, la reconnaissance des études d’instituteur, ainsi que la prolongation de la durée de la formation se firent progressivement.

En 1989, l’enseignement est délégué aux communautés francophones et néerlandophones du pays.

En 1995, la structure de formation initiale est transformée dans le système actuel des hautes écoles où la formation est de 3 ans avec un  caractère professionnalisant, notamment depuis  le décret « Dupuis » sur la FIE de l’année 1999.

Un nouveau décret relatif à la formation initiale des enseignants a été voté et approuvé en décembre 2021. Il se verra appliqué dans les Hautes Écoles avec sections pédagogiques en FWB (Fédération Wallonie-Bruxelles), à partir de la rentrée 2023-2024. La formation de trois ans sera ainsi allongée d’un an.  De nouvelles compétences ont été proposés et les Hautes Écoles et Universités vont co-diplômer tous les futurs enseignants de l’enseignement obligatoire (maternel -primaire et secondaire). Ainsi, le décret de 2021 suppose un défi de taille en termes de découverte de cultures académiques mutuelles mais surtout en termes de collaboration entre Universités et Hautes Écoles.

En ce qui concerne la formation des MS[3], le nouveau décret prévoit le suivi d’une formation de 10 ECTS.

Les axes pédagogique, pratique, de communication, de sciences humaines, de recherche et de didactiques disciplinaires seront les piliers sur lesquels reposeront les futurs  programmes de formation.

A l’heure actuelle, ces programmes sont encore désignés par le décret de 1999 (FWB, 2000). Globalement, ils sont constitués d’un tronc de cours pédagogiques qui est commun aux étudiants généralistes ou spécialisés dans une discipline et de cours spécifiques selon le niveau scolaire visé. Les cours à visée pédagogique proposent des approches générales de la psychologie des apprentissages, du développement, de la communication, de la pédagogie, des techniques pour gérer un groupe classe, de la diversité culturelle  et d’une initiation à la recherche. Pour les futurs enseignants en préscolaire, en primaire et dans le secondaire inférieur, le modèle belge est simultané. En effet, les activités à visée pédagogique ont lieu parallèlement (et tout au long de la formation), aux activités dédiées à  la maîtrise des  contenus disciplinaires et didactiques (français, mathématiques, sciences sociales ou artistiques) et aux activités pratiques et d’analyse des pratiques. Un travail de fin d’études clôture l’intégration de ces apprentissages en fin de parcours.

[1] « …il appelle à un mode de fonctionnement transformé et calqué sur le régime universitaire » avec des modifications importantes tant au niveau des contenus que de modes de fonctionnement des enseignants et l’organisation de la formation. (Dehalu, 2003, p. 29)

[2] Formation d’instituteurs maternels, primaires et du secondaire inférieur.

[3] MS : maitre de stage, enseignants accompagnateurs de pratiques des étudiants dans les écoles.